Maintenant que nous sommes à quelques kilomètres de la fin du marathon de la réforme de la gouvernance locale, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) continue de surveiller de très près ce dossier. Nous croyons fermement que le développement économique régional durable est étroitement lié à des communautés locales fortes et vibrantes avec plus de pouvoir décisionnel en région. Cette réforme où 340 entités passeront à moins d’une centaine octroiera plus de pouvoir décisionnel en région et beaucoup plus de synergies aux Commissions de développement régional (CDR).
Le CÉNB croit que cet allègement de structure facilitera notamment une approche de développement économique régional, ce que nous voyons comme une avenue efficace et positive pour le développement et la croissance des régions. Cependant, des ressources humaines et financières appropriées seront nécessaires pour permettre aux régions d’assumer cette responsabilité de développement économique pour obtenir des résultats tangibles adaptés à leurs besoins.
Justement, avec cette nouvelle réforme, les gouvernements locaux et districts ruraux pourront établir les taux d’imposition des biens non résidentiels (entreprises) et industriels lourds entre 1,4 à 1,7 fois le taux résidentiel local (au lieu d’être fixé à 1,5 selon la loi actuelle). Évidemment, il faudra considérer l’impact pour s’assurer que les entreprises demeurent dans ces régions. Cela pourrait aussi servir de stratégie d’attraction pour de nouvelles entreprises en ayant des taux d’imposition plus concurrentiels. Il y aura également une réduction de 50 % du taux provincial sur les biens résidentiels qui ne sont pas occupés par le propriétaire. Pour assurer une transition juste et équitable, une formule de péréquation basée sur la croissance régionale sera maintenue au cours des cinq prochaines années. Ceci assurera un mécanisme de financement adéquat pour les nouvelles communautés et les Commissions de services régionaux (CSR), ce qui permettra aux nouvelles communautés de mieux s’autogérer et établir des stratégies de développement économique régional.
Avec ces nouveaux outils, les communautés auront plus de contrôle pour développer leur croissance économique qui devrait mener à de meilleurs services équilibrés dans la province à long terme. Il faudra respecter que la transition vers un nouveau modèle de gouvernance soit effectuée de façon graduelle, surtout au niveau des changements de taxation. L’assiette fiscale pour les nouvelles communautés devra être suffisante pour donner des bénéfices et services additionnels, non seulement aux villes et villages existants, mais aussi aux nouvelles personnes bienvenues dans les municipalités agrandies.
L’arrivée d’importants changements soulève toujours un lot de critiques et une certaine résistance chez les gens qui préfèrent le statu quo. Comme dans toute transformation majeure, il faudra communiquer candidement et ouvertement pour s’assurer que les citoyens et citoyennes de chacune de ces nouvelles municipalités comprennent le pourquoi de ces changements inévitables. Les nouvelles municipalités qui ont su ou qui sauront engager les gens de leur nouveau territoire pourront progresser plus rapidement pour obtenir les bénéfices prévus.
Comme province, nous devons garder l’esprit ouvert et travailler ensemble pour l’avenir de tous et toutes, car le système que nous avons présentement n’était plus soutenable à long terme. L’union fait la force. Reprenons l’avenir de nos communautés entre nos mains. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB