Comme nous en avons discuté à quelques reprises dans cette chronique, le vieillissement de notre population représente un important défi qui affectera beaucoup notre économie dans les prochaines années. Ce sujet a d’ailleurs fait l’objet d’une récente publication du Conseil économique des provinces de l’Atlantique (CÉPA) intitulée « Les années à venir : Le vieillissement de la population au Canada atlantique ».
Comme le souligne ce bulletin, la population de notre région est déjà la plus âgée au Canada et, d’ici 2040, nous compterons trois personnes âgées de 65 ans et plus pour chaque deux jeunes de 19 ans et moins. Les aînés représenteraient alors 29 pour cent de notre population en 2040, comparativement à 19 pour cent en 2015. Ajoutons à ce vieillissement de la population le fait que seulement sept jeunes entrent sur le marché du travail pour chaque dix départs à la retraite. Tous ces chiffres réitèrent encore une fois l’importance d’œuvrer dès aujourd’hui pour relever ce défi, notamment pour accroître exponentiellement l’immigration de travailleurs qualifiés et de leur famille.
Nous devons également innover pour rehausser nos efforts de recrutement et de rétention des jeunes talents dans notre province puisque la concurrence en la matière deviendra de plus en plus féroce. Nous devrons également nous assurer que la formation offerte dans nos institutions d’enseignement répond à nos besoins futurs de main-d’œuvre. Ce rapport du CÉPA offre aussi quelques prévisions qui découlent de ces tendances démographiques comme le caractère essentiel de la planification successorale pour nos entreprises afin d’assurer leur continuité après la retraite de leur propriétaire.
Les conclusions de cette publication m’intéressent beaucoup puisque l’on y souligne le potentiel de l’essor du secteur des produits et services à l’intention des aînés. De plus, on suggère aux entreprises de se tourner vers les groupes sous-représentés dans le marché du travail pour répondre à leurs besoins de main-d’œuvre comme, par exemple, les Autochtones, les minorités visibles, les personnes handicapées, etc.
Mentionnons également le potentiel des récents retraités qui voudront demeurer actifs, que ce soit à temps partiel sur le marché du travail ou bien comme bénévole dans leur communauté. Ceci rappelle l’importance de maximiser leurs expériences et connaissances avec des milieux de travail flexibles et des modifications aux modalités d’accès aux régimes de retraite. Nous pourrions aussi augmenter nos efforts pour recruter ces professionnels aguerris pour devenir des mentors bénévoles pour de jeunes entrepreneurs ou bien solliciter leur expérience au sein d’initiatives pour accueillir et retenir de nouveaux arrivants dans nos communautés.
Comme vous le voyez, le vieillissement de notre population représente plusieurs défis pour notre avenir, mais aussi des opportunités importantes pour nos entreprises. Nous pouvons mettre en œuvre des actions concrètes pour en réduire l’impact sur notre économie et créer de nouvelles occasions. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.