Nous nous sommes tous retrouvés dans une situation similaire. Au hasard d’une conversation avec une personne immigrante, nous apprenons qu’elle occupe un emploi pour lequel elle est surqualifiée. Moi-même j’ai eu une telle conversation à quelques reprises avec des chauffeurs de taxi à Moncton et à Fredericton qui exerçaient en ingénierie ou en gérance de gros projets dans leur pays d’origine. La frustration est réelle de part et d’autre avec des pertes de talents pour des raisons bureaucratiques ou des lois ou règles trop protectionnistes, alors que nous avons tant besoin de personnes qualifiées pour répondre à notre pénurie de main-d’œuvre !
La reconnaissance rapide des diplômes des personnes immigrantes représente l’une des solutions pour accélérer l’immigration au Nouveau-Brunswick. Plusieurs actions reliées à l’immigration se retrouvent d’ailleurs dans l’une des priorités électorales du Conseil économique du Nouveau-Brunswick et de ses partenaires, soit le Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick, la Chambre de commerce de Fredericton, la Chambre de commerce pour le Grand Moncton, la Chambre de commerce régionale de Saint John, ainsi que Manufacturiers et Exportateurs du Canada.
À l’occasion de cette campagne électorale fédérale, ensemble nous sonnons donc l’alarme pour mettre en place des actions concrètes afin de faciliter l’immigration dans notre province. En plus de la reconnaissance rapide des acquis, nous préconisons d’attribuer des places d’immigration de sorte à atteindre un objectif de 10 000 personnes immigrantes d’ici 2024. N’oublions pas non plus des mesures de soutien supplémentaires pour parvenir à un minimum de 30 % de personnes immigrantes francophones aussitôt que possible. Nous avons du rattrapage à faire !
Nous devons donc simplifier et accélérer l’ensemble du processus d’immigration afin d’atteindre ces objectifs. Ciblons particulièrement les étudiants et étudiantes internationaux inscrits dans nos institutions d’enseignement postsecondaires et facilitons leur transition vers la résidence permanente. Augmentons les investissements dans les mesures de soutien et dans les infrastructures destinées aux nouveaux arrivants et arrivantes afin de les attirer et, surtout, les retenir dans notre province. Ceci pourrait notamment comprendre des services et des initiatives d’établissement pour les accueillir dans nos communautés, autant dans les milieux ruraux qu’urbains.
Le CÉNB et ses partenaires ont présenté aux principaux partis politiques fédéraux ces solutions pour accélérer l’immigration, ainsi que des actions liées à la compétitivité et l’équité, tout comme celles liées à la reprise et l’autosuffisance. À l’aide de ces trois piliers prioritaires, notre prochain gouvernement aura en main un plan clair pour assurer la reprise économique et la croissance post-pandémie. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.