Lors du spectacle du 15 août, l’artiste Serge Brideau a rappelé sur scène que notre premier ministre est unilingue anglophone. M. Higgs a rétorqué par la voix des médias en demandant si les gens désiraient un premier ministre bilingue ou un premier ministre avec un vrai plan pour la province. Pour cette chronique, j’aimerais m’attarder un peu au deuxième élément de la réponse de M. Higgs en demandant quels sont justement les détails de son plan pour la province, puisque nous souhaitons bien le savoir.
Certes, M. Higgs a démontré son intention de réduire les dépenses et d’atteindre l’équilibre fiscal dans le premier budget de son gouvernement minoritaire présenté en mars dernier. Depuis, nos élus consultent divers groupes d’intérêts, mais les détails sur les actions concrètes sur le terrain se font toujours attendre. Un plan et une direction claire pour assurer notre croissance économique constituent des éléments essentiels de planification pour nos entrepreneurs qui doivent dès aujourd’hui prendre des décisions pour leur avenir et celui de nos communautés. Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick aimerait donc souligner quelques thématiques cruciales qui devraient se retrouver dans ce fameux plan gouvernemental pour le Nouveau-Brunswick.
Tout d’abord, le vaste dossier de pénurie de main-d’œuvre s’avère depuis des années la principale préoccupation de nos gens d’affaires et cela ne va que s’accentuer avec nos tendances démographiques à la baisse. Des actions concrètes seront nécessaires pour une approche aux multiples facettes avec des initiatives liées à la formation, l’immigration, l’automatisation, la robotique, etc.
Nos entrepreneurs doivent également brasser des affaires dans un marché de plus en plus concurrentiel, alors nous nous devons de les appuyer dans leurs efforts de diversification des marchés. Le Nouveau-Brunswick est choyé par sa population bilingue qui représente un levier de développement qui gagnerait à être exploité davantage. De même, le caractère francophone de nos entreprises constitue un important atout pour percer et créer des liens économiques avec les vastes marchés francophones de l’Union européenne et de l’Afrique, par exemple. Nos entreprises doivent aussi accentuer leurs efforts en recherche et développement pour innover constamment et demeurer compétitives sur le marché mondial.
Nous souhaitons également que ce plan ait comme objectifs la réduction de la paperasse administrative et l’instauration d’un régime fiscal compétitif pour nos entreprises, qui ont fait face à des hausses des coûts d’exploitation dans les dernières années. Pour ce qui est de l’environnement et du dossier de la taxe sur le carbone, nous pourrions voir un plan provincial-fédéral qui reflète le Nouveau-Brunswick, notre ruralité et nos réalités économiques. Une vision à long terme permettrait d’assurer que les fonds perçus par cette nouvelle taxe serviront justement à aider nos entreprises à entamer un réel virage vert pour contrôler les changements climatiques et maintenir leur compétitivité parmi les provinces atlantiques. Enfin, notre secteur du tourisme fait face à une concurrence féroce sur le marché mondial pour attirer les touristes; alors comment le Nouveau-Brunswick pourrait-il innover, se démarquer, et assurer sa promotion au cours des prochaines années ?
Est-ce que ce plan proposera des mesures et des actions concrètes pour les appuyer dans ces démarches ? Les gens d’affaires du Nouveau-Brunswick attendent donc avec impatience pour en connaître davantage sur les intentions de notre gouvernement et prendre part à la croissance économique de notre province. Encore une fois, nous sommes persuadés qu’en travaillant ensemble, nous pouvons développer des solutions pour relever nos défis.
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.