Saviez-vous que l’entrepreneuriat connait une décroissance au Nouveau-Brunswick ? Si nous ajoutons à cela l’impact majeur de la pandémie, nous nous retrouvons avec des tendances alarmantes pour l’avenir de l’entrepreneuriat dans notre province. Nous devons donc agir sans plus tarder pour revitaliser l’entrepreneuriat si nous voulons propulser notre économie vers sa relance post-pandémie et assurer le maintien de nos services gouvernementaux.
Dans son rapport sur la reprise après la pandémie, l’économiste David Campbell signale ainsi le risque réel qu’un grand nombre d’entreprises ne reviennent pas aussi fortes qu’elles l’étaient avant l'arrivée de la COVID-19. Comme le prédit la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, jusqu’à un tiers ou plus des petites entreprises pourraient déclarer faillite.
Le Nouveau-Brunswick connait déjà une baisse de l’entrepreneuriat avec une importante diminution des gens qui travaillent à leur compte au cours de la dernière décennie. La province avait 46 400 personnes qui œuvraient à leur compte en janvier 2011 et ce chiffre est passé à 35 200 personnes en janvier 2021, soit une réduction de 24 pour cent. De plus, nous voyons la consolidation de plusieurs secteurs de notre économie avec le rachat d’entreprises locales par de grandes firmes nationales et internationales. Ceci touche les domaines de l’assurance, de la comptabilité, les salons funéraires, les dentistes et autres. Beaucoup d’industries locales seront dorénavant menées par des firmes de l’extérieur du Nouveau-Brunswick. Cela pourrait nuire à la concurrence, réduire l’innovation et les revenus de taxation pour la province, en plus d’augmenter les couts des services à long terme.
Nous nous devons donc de développer un plan d’actions concrètes pour encourager une nouvelle génération de personnes entrepreneures dans tous les secteurs afin d’assurer l’avenir de notre économie et de nos services. N’oublions jamais que ce sont des entreprises en santé qui financent en grande partie nos services de santé et d’éducation par l’entremise des taxes. Ainsi, créer 10 000 petites entreprises qui embaucheraient en moyenne trois personnes augmenterait notre PIB de 5,9 milliards $ et les effets directs et indirects de ces 10 000 entreprises appuieraient plus de 60 000 emplois.
Pour atteindre un tel objectif, nous devons notamment assurer une planification de la succession de nos entreprises existantes avec de nouveaux propriétaires établis au Nouveau-Brunswick. Nous devrons stimuler l’apport de personnes entrepreneures immigrantes dans une vaste gamme de secteurs, en plus d’investir dans des programmes pour encourager les jeunes à explorer le potentiel de l’entrepreneuriat. Plusieurs autres outils et politiques pourraient également être mis en place pour appuyer le développement de l’entrepreneuriat dans notre province. Le chemin s’annonce peut-être ardu, mais ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.